C'est la version "light" de mes boîtes communautaires.
Je réfléchissais à créer un kit qui soit adapté non pas à une communauté fixe et ayant un abri "en dur", mais à une communauté nomade sans abri fixe, c'est-à-dire un kit adapté aux enfants des rues.
Comme je cherchais un contenant plus petit qu'une boîte, je suis tombé sur cette sacoche Hello Kitty à prix dérisoire (100php = 1€50):
Ainsi arriva tout naturellement la création de mes "Hello Kits"!
Et voici, en exclusivité, le Hello Kit 1:
Avec:
- sacs plastiques étanches (pour conserver le matériel en état dans les conditions difficiles de la rue), 8php
- sacoche Hello Kitty, 100php
- livre d'apprentissage de la lecture (en Tagalog, langue locale), raccourci sur les bords pour pouvoir entrer dans la sacoche, 6php
- crayon gris Mongol (de bonne qualité) avec gomme intégrée, 5php
- taille-crayon, 3php
- boîte de 8 crayons de couleur Crayola (de bonne qualité) (apparemment coincée aux toilettes au moment de la photo), 17php
- miroir, 25php
- peigne, 25php
- peigne anti-poux, 25php
- compresses stériles (5 grandes en haut, 13php, 20 petites en bas, 31php)
- spray Hello Kitty de désinfectant fait maison, 50php spray + 12php désinfectant
- coupe-ongle avec lime à ongle, 15php
- pince à épiler, 10php
- paire de ciseaux, 12php
- rouleau de pansement adhésif, 195php
- petite boîte de talc (également coincée aux toilettes, semble-t-il), 16php
Je cherche encore un petit carnet d'écriture qui puisse rentrer dans la sacoche...
Je n'ai pas non plus encore identifié les premiers bénéficiaires à qui je vais confier ce premier kit.
Je vais prendre mon temps pour cela, car le choix de la bonne personne est capital.
Pour chaque élément, j'ai cherché scrupuleusement le moins cher sans pour autant sacrifier la qualité. La plupart des éléments ont été achetés en gros.
N.B: J'ai bien dit "en gros", et non pas "par le gros"...
Ce Hello Kit 1 ne m'a ainsi coûté au total que 8€75 !
(568php, au taux de conversion au jour de la rédaction de cet article, en incluant les 2 constipés, mais sans l'éventuel carnet d'écriture)
Merci encore à toutes les personnes qui ont permis la création de ce kit.
Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce soit une réussite.
Bref (comme dirait Pépin), affaire à suivre!
Olivier Laot, un enseignant breton au service des enfants défavorisés de Manille
Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde!
dimanche 18 février 2018
Boîtes Communautaires
Ayant parfois des donations en cash, j'essaie de réfléchir à comment utiliser cet argent efficacement et en minimisant les effets pervers potentiels.
Par exemple, si j'achète de la nourriture pour un enfant démuni que je rencontre dans la rue, ne vais-je pas l'inciter à la mendicité plutôt que d'aller à l'école? Mon expérience montre que c'est le cas.
Si je donne de l'argent ou des biens matériels à des familles à l'aveugle, difficile de savoir si cela sera utilisé à bon escient. Là aussi, les expériences malheureuses ne manquent pas.
Si je donne des biens à une famille pauvre dans une communauté que je connais bien, difficile de savoir si cela ne créera pas de jalousie auprès des autres familles, et donc au final, plus de problèmes que de solutions.
Après avoir longuement considéré tout cela, j'ai donc choisi d'utiliser cet argent pour créer des Boîtes Communautaires (C.B. , Community Boxes in English): des boîtes contenant du matériel que la communauté n'a pas les moyens de s'acheter de manière individuelle et qui peut (et qui doit!) bénéficier à toute la communauté, et non à une seule famille.
J'aurai pour tâche d'identifier soigneusement dans la communauté la personne (et la famille) en charge de la boîte, et de m'assurer que cet usage sera bien étendu à la communauté. Je m'assurerai aussi du suivi de la boîte, notamment avec le matériel consommable (désinfectant, compresses stériles...).
Voici ma Community Box 1 (à son tout début):
Pour son lancement, j'ai choisi de la confier à une famille de Divisoria que je connais bien (puisque je leur donne des cours de soutien). J'ai choisi cette famille pour tenter l'expérience non seulement parce que je la connais bien et lui fais confiance, mais aussi parce qu'elle a déjà la responsabilité d'un kit de premier soin confié par une ONG (Child Hope), également à destination de toute la communauté environnante. Ma C.B. complète et prolonge donc ce kit.
L'expérience et les conseils de cette famille se sont également révélés précieux pour compléter la boîte. Par exemple, ils m'ont signalé qu'une "longue pince", aini que des gants de protection seraient très importants, car quand nos apprentis soigneurs doivent désinfecter les plaies hyper-purulentes de leurs petits camarades, c'est trop pour eux et ils rendent fréquemment leur dernier repas par-dessus bord, voire même tournent de l'oeil... Mettre un peu de distance avec tout cela faciliterait grandement les choses.
Ainsi arrive la cavalerie:
Quant au désinfectant, j'ai d'abord pensé à prendre la dose de bétadine (ou povidone iodine, exactement identique mais tellement moins chère):
Mais après de longs entretiens passionnés avec mon ami Google, force m'a été d'accepter que nos mères et grands-mères n'étaient pas les plus au fait sur comment faire cicatriser rapidement et efficacement une plaie: la bétadine, l'eau oxygénée et l'alcool sont tout autant déconseillés que le toxique et désormais interdit mercurochrome pour soigner une plaie!
Me voilà donc à expérimenter le "savon propre et efficace", un mélange de glycérine végétale (pour la texture) et d'huile essentielle de théier (pour l'effet anti-bactérien).
Un savon qui nettoie la plaie des agents pathogènes sans pour autant décimer les cellules qui reconstituent la peau, comme le font les autres produits trop puissants.
Par exemple, si j'achète de la nourriture pour un enfant démuni que je rencontre dans la rue, ne vais-je pas l'inciter à la mendicité plutôt que d'aller à l'école? Mon expérience montre que c'est le cas.
Si je donne de l'argent ou des biens matériels à des familles à l'aveugle, difficile de savoir si cela sera utilisé à bon escient. Là aussi, les expériences malheureuses ne manquent pas.
Si je donne des biens à une famille pauvre dans une communauté que je connais bien, difficile de savoir si cela ne créera pas de jalousie auprès des autres familles, et donc au final, plus de problèmes que de solutions.
Après avoir longuement considéré tout cela, j'ai donc choisi d'utiliser cet argent pour créer des Boîtes Communautaires (C.B. , Community Boxes in English): des boîtes contenant du matériel que la communauté n'a pas les moyens de s'acheter de manière individuelle et qui peut (et qui doit!) bénéficier à toute la communauté, et non à une seule famille.
J'aurai pour tâche d'identifier soigneusement dans la communauté la personne (et la famille) en charge de la boîte, et de m'assurer que cet usage sera bien étendu à la communauté. Je m'assurerai aussi du suivi de la boîte, notamment avec le matériel consommable (désinfectant, compresses stériles...).
Voici ma Community Box 1 (à son tout début):
Pour son lancement, j'ai choisi de la confier à une famille de Divisoria que je connais bien (puisque je leur donne des cours de soutien). J'ai choisi cette famille pour tenter l'expérience non seulement parce que je la connais bien et lui fais confiance, mais aussi parce qu'elle a déjà la responsabilité d'un kit de premier soin confié par une ONG (Child Hope), également à destination de toute la communauté environnante. Ma C.B. complète et prolonge donc ce kit.
L'expérience et les conseils de cette famille se sont également révélés précieux pour compléter la boîte. Par exemple, ils m'ont signalé qu'une "longue pince", aini que des gants de protection seraient très importants, car quand nos apprentis soigneurs doivent désinfecter les plaies hyper-purulentes de leurs petits camarades, c'est trop pour eux et ils rendent fréquemment leur dernier repas par-dessus bord, voire même tournent de l'oeil... Mettre un peu de distance avec tout cela faciliterait grandement les choses.
Ainsi arrive la cavalerie:
Quant au désinfectant, j'ai d'abord pensé à prendre la dose de bétadine (ou povidone iodine, exactement identique mais tellement moins chère):
Mais après de longs entretiens passionnés avec mon ami Google, force m'a été d'accepter que nos mères et grands-mères n'étaient pas les plus au fait sur comment faire cicatriser rapidement et efficacement une plaie: la bétadine, l'eau oxygénée et l'alcool sont tout autant déconseillés que le toxique et désormais interdit mercurochrome pour soigner une plaie!
Me voilà donc à expérimenter le "savon propre et efficace", un mélange de glycérine végétale (pour la texture) et d'huile essentielle de théier (pour l'effet anti-bactérien).
Un savon qui nettoie la plaie des agents pathogènes sans pour autant décimer les cellules qui reconstituent la peau, comme le font les autres produits trop puissants.
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