Ayant parfois des donations en cash, j'essaie de réfléchir à comment utiliser cet argent efficacement et en minimisant les effets pervers potentiels.
Par exemple, si j'achète de la nourriture pour un enfant démuni que je rencontre dans la rue, ne vais-je pas l'inciter à la mendicité plutôt que d'aller à l'école? Mon expérience montre que c'est le cas.
Si je donne de l'argent ou des biens matériels à des familles à l'aveugle, difficile de savoir si cela sera utilisé à bon escient. Là aussi, les expériences malheureuses ne manquent pas.
Si je donne des biens à une famille pauvre dans une communauté que je connais bien, difficile de savoir si cela ne créera pas de jalousie auprès des autres familles, et donc au final, plus de problèmes que de solutions.
Après avoir longuement considéré tout cela, j'ai donc choisi d'utiliser cet argent pour créer des Boîtes Communautaires (C.B. , Community Boxes in English): des boîtes contenant du matériel que la communauté n'a pas les moyens de s'acheter de manière individuelle et qui peut (et qui doit!) bénéficier à toute la communauté, et non à une seule famille.
J'aurai pour tâche d'identifier soigneusement dans la communauté la personne (et la famille) en charge de la boîte, et de m'assurer que cet usage sera bien étendu à la communauté. Je m'assurerai aussi du suivi de la boîte, notamment avec le matériel consommable (désinfectant, compresses stériles...).
Voici ma Community Box 1 (à son tout début):
Pour son lancement, j'ai choisi de la confier à une famille de Divisoria que je connais bien (puisque je leur donne des cours de soutien). J'ai choisi cette famille pour tenter l'expérience non seulement parce que je la connais bien et lui fais confiance, mais aussi parce qu'elle a déjà la responsabilité d'un kit de premier soin confié par une ONG (Child Hope), également à destination de toute la communauté environnante. Ma C.B. complète et prolonge donc ce kit.
L'expérience et les conseils de cette famille se sont également révélés précieux pour compléter la boîte. Par exemple, ils m'ont signalé qu'une "longue pince", aini que des gants de protection seraient très importants, car quand nos apprentis soigneurs doivent désinfecter les plaies hyper-purulentes de leurs petits camarades, c'est trop pour eux et ils rendent fréquemment leur dernier repas par-dessus bord, voire même tournent de l'oeil... Mettre un peu de distance avec tout cela faciliterait grandement les choses.
Ainsi arrive la cavalerie:
Quant au désinfectant, j'ai d'abord pensé à prendre la dose de bétadine (ou povidone iodine, exactement identique mais tellement moins chère):
Mais après de longs entretiens passionnés avec mon ami Google, force m'a été d'accepter que nos mères et grands-mères n'étaient pas les plus au fait sur comment faire cicatriser rapidement et efficacement une plaie: la bétadine, l'eau oxygénée et l'alcool sont tout autant déconseillés que le toxique et désormais interdit mercurochrome pour soigner une plaie!
Me voilà donc à expérimenter le "savon propre et efficace", un mélange de glycérine végétale (pour la texture) et d'huile essentielle de théier (pour l'effet anti-bactérien).
Un savon qui nettoie la plaie des agents pathogènes sans pour autant décimer les cellules qui reconstituent la peau, comme le font les autres produits trop puissants.
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