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jeudi 1 juin 2017

Religion et morale




Aujourd’hui, 5,8 milliards d’humains, soit 84 % de la population de la planète s’identifient comme croyants.
Une grosse majorité de pays pense qu’il est nécessaire de croire en Dieu pour être moral et avoir de bonnes valeurs.
Grosso modo, seuls les pays d’Europe et d’Amérique du Nord (sauf USA!) pensent qu’il est possible d’être non-religieux et pour autant d’être une bonne personne.


Ainsi, une grosse majorité des Français (85%) pense qu’il n’est pas nécessaire de croire en Dieu pour être moral.
A l’inverse, une écrasante majorité des Philippins (93%) pense que quelqu'un qui ne croit pas en Dieu ne peut pas être une bonne personne.
Lien vers l’enquête (en anglais)  ici.

Alors, nos sociétés laïques occidentales sont-elles réellement moins « morales » ?
C’est ce qu’a cherché à prouver la Fondation américaine John Templeton (d’inspiration chrétienne) en finançant une enquête.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a dû être déçue par la réponse...

Les chercheurs concluent en effet de leurs observations que :
-          La religion ne serait pas vitale pour le développement moral.
-          Pire, enlever la religion du discours moral augmenterait la bonté humaine au lieu de la diminuer.


Pour être plus précis, l’enquête a montré que :
-          Plus les parents sont croyants, plus ils ont une plus haute estime de la capacité d’empathie et la sensibilité à l’injustice de leurs propres enfants. 
 Parents of children from Christian households view their children 
as more sensitive to injustices toward others


-          Pourtant, plus les enfants sont issus d’un foyer croyant, plus ils se montrent  sévères dans leurs tendances punitives. 
Children from religious households judge interpersonal harm 
more severely than children from non-religious households

-          De plus, plus le foyer est religieux, moins les enfants sont altruistes.




 Je vous invite à découvrir cette enquête par vous-mêmes:


Détails de l’enquête (en anglais) ici

Lien vers l’article du Monde consacré à cette enquête (en français) ici

  

Pour autant et pour conclure, voici le conseil que je donne aux Français qui viennent aux Philippines: 
Ne sous-estimez pas l'importance du lien entre religion et morale pour les Philippins! (et d'autant plus dans les milieux populaires).

Je conseille d'aborder ce sujet sensible avec la plus grande prudence, au risque de heurter irrémédiablement la sensibilité de vos interlocuteurs philippins, voire de compromettre vos conditions de travail ou de vie.
Les réactions sont souvent difficiles à anticiper et elles peuvent en surprendre plus d'un!

American hero?

Reconnaissez-vous ce célèbre héros... américain?!?

Che Guevara, héros américain!
Peut-être un signe de réconciliation entre les 2 grands ennemis?
Bah, soyons plus réalistes: aux Philippines, on n'est pas à une approximation près...
Au moins, les couleurs du drapeau sont les mêmes, me direz-vous.

Petit rappel citationnaire, si besoin est: 



Mais je préfère quand même la version bretonne, tellement plus sympathig':

La classe la plus classe du monde




George Abitbol est l'homme le plus classe du monde. 
Ses détracteurs (des jaloux certainement), le surnomment sournoisement George Abitmol.

George Abitbol est né aux Etats-Unis d'Amérique. Après une enfance heureuse, il décide de s’installer au Texas (prononcez "Tegzass") pour devenir cow-boy. C’est à ce moment de sa vie qu’il se rend compte qu’il a un gros potentiel de classe. À l'âge de 23 ans, il remporta haut la main un concours de bouffe chinoise en préparant un méchoui. Un dénommé José a fini deuxième de ce concours et déclare régulièrement s'être fait voler. Il met alors tout en œuvre pour devenir l’homme le plus classe du monde. Il rencontre plein de gens connus qui vont l’aider à être à son tour connu. Il obtiendra 15 années de suite le titre de l’homme le plus classe du monde.

Au moment de mourir, il prononce une phrase qui reste encore aujourd’hui un mystère : « Monde de merde ! ».

C’est suite à cette phrase que trois jeunes journalistes prometteurs, Dève, Pétère et Stévène vont mener une enquête sur ses dernières paroles. Leur enquête va être l’objet d’un flim (La Classe américaine) qui obtiendra 9 oscars en 1867 dont l'Oscar du Meilleur Acteur n'apparaissant pas dans ce flim pour Laurence Fishburne. (sources: désencyclopédie, Volvic et Evian)

C'est en l'honneur de George que j'ai décidé de rebaptiser ma classe la Classe américaine, ce qui en fait de facto la classe la plus classe du monde.

PS: Si vous n'avez rien compris à cet atricle, c'est donc que vous n'avez pas encore vu le flim. Suivez le lien ici... Et puisque vous n'avez toujours rien de mieux à faire, jetez donc un coup d'oeil ci-dessous aux commentaires de cet atricle...


Les difficultés du système éducatif aux Philippines

Le système éducatif est en crise aux Philippines, malgré la grande réforme graduellement mise en place depuis 2011, appelée réforme K-12.

Cette réforme rajoute deux ans au cursus habituel, de Kindergarten (≈Grande section) à Grade 12 (≈Terminale) (d’où son nom K-12). 

L’objectif est qu’à la fin de ce cursus, les jeunes philippins soient bien formés et puissent trouver tout de suite une place sur le marché du travail.

Concernant  les petites classes, l’accent est désormais mis sur le Pilipino (langue nationale) et sur la langue maternelle (dépendamment de l’endroit où l’enfant est scolarisé, par example Bisaya à Cebu, Tagalog à Manille), et ce au détriment de l’anglais.

Avant la réforme, par exemple, les Mathématiques et les Sciences étaient enseignées en Anglais. 

Les enfants apprenaient à compter en Anglais : « one, two, three… ». 
Désormais, ils apprennent à compter en Pilipino : « isa, dalawa, tatlo,… ». 

Mais les Philippines se donnent-elles les moyens de rendre cette réforme efficace ?

Accueillie favorablement à ses débuts, la réforme est désormais de plus en plus critiquée. Car plus qu’une réforme des programmes, le système scolaire philippin a besoin de moyens et avant tout d'infrastructures.

Les politiques eux-mêmes avouent qu’il manque des classes, alors que le nombre d’élèves scolarisés ne cesse d’augmenter, due à la démographie galopante : déjà 27000 classes manquantes en 2006, 50000 en 2015 !

Depuis quelques années, à cause du manque de locaux pour enseigner, de plus en plus d’écoles sont obligées de partager les élèves sur 2 demi-journées pour utiliser un même local: une moitié des élèves vient en cours le matin de 6h à 12h, et l’autre moitié de 12h à 18h.

Il est fréquent de voir des cours de Maths ou autre dans les couloirs, les escaliers ou sur la cour.

Des élèves de collège sont inscrits de force en « Open High School » (« Collège ouvert »). Comme il n’y a pas de place (physique) pour eux dans l’école dans laquelle ils sont inscrits, ils ne vont en cours qu’un jour par semaine.
Pendant ce jour de cours, on leur donne une liste de choses à travailler par eux-mêmes d’ici la semaine suivante. Cela nous arrive pour la première fois en 2015 sur une école de Makati. La situation ne va donc pas en s’améliorant…

Pour en savoir plus, voici des extraits d’un article du Courrier International reprenant un article de Seth Mydans du 7 septembre 2009 pour le New York Times :


Le coût de l'éducation

Selon des statistiques de la Banque mondiale, les Philippines dépensent 138 dollars par élève et par an.

En comparaison, ce chiffre s'élève à 853 dollars pour la Thaïlande,  1 800 dollars pour Singapour et 5 000 dollars pour le Japon.

Bien que l'enseignement soit considéré comme une priorité, le gouvernement philippin n'y consacre que 2,19 % de son budget, un pourcentage bien inférieur aux 6 % réclamés par les enseignants.

Cette année, le nombre d'inscriptions dans le primaire et le secondaire a atteint 21 millions, soit pratiquement 1 million de plus que l'an dernier.



Quand Irene Mendevil, qui enseigne l'anglais dans un lycée de Manille, criait contre ses élèves,  elle avait mal à la gorge. Aussi a-t-elle décidé d'utiliser un mégaphone.

"Je perdais complètement  la voix, explique-t-elle. Aucun son ne sortait de ma bouche. Pour dire à mes élèves ce qu'ils  devaient faire, il me fallait l'écrire sur une feuille de papier."

Si cette enseignante de 33 ans est obligée de crier, c'est parce qu'elle a tellement d'élèves qu'elle a  un mal fou à se faire entendre.

Sa classe en compte une centaine, à peu près le même nombre que les autres classes du lycée Justice Cecilia Muñoz-Palma.

Et cet établissement n'a rien d'exceptionnel aux Philippines, un pays en pleine explosion démographique, où l'on recense 92 millions d'habitants et dont le budget de l'enseignement est si modeste qu'il n'y a pas assez de salles pour accueillir les élèves.

Avec la crise économique, les établissements publics attirent en outre davantage d'enfants, car les familles n'ont pas les moyens de les envoyer dans les écoles privées, où les classes sont moins chargées.

(photo d'illustration)


"Dans ma classe, j'ai 106 élèves pour 90 chaises", indique Rico Encinares, un professeur de chimie de 34 ans. 

"Quand tous les élèves sont présents, ils doivent partager les chaises." 
Selon cet enseignant, 10 % seulement des élèves - ceux qui sont vraiment motivés - profitent vraiment de son enseignement, car il est quasiment impossible d'être attentif à chacun d'entre eux. 
"Même à la fin de l'année scolaire, je ne connais pas les noms de tous mes élèves, dit-il. On ne retient que ceux des meilleurs et des plus bruyants. Pas ceux des silencieux, qui ne font qu'écouter."

Au début de la décennie, il a été question de procéder à une refonte radicale du système de l'enseignement, mais, comme l'a récemment écrit Juan Miguel Luz, le seul changement que l'on ait relevé depuis lors est une aggravation de la surcharge. 

"Malheureusement, nous avons aujourd'hui des classes aussi surchargées, les mêmes procédures et des niveaux d'enseignement toujours aussi bas, mais avec des millions d'élèves en plus", déplore-t-il. (...)

 
Au lycée Muñoz-Palma, des élèves récupèrent les bouteilles en plastique pour aider l'établissement à payer ses coûts d'équipement. Non loin de là, à l'école élémentaire Payatas, Edmon Miguel Jr. paie de sa poche pour améliorer ses conditions de travail. 

"Avec mes collègues, nous attendons seulement le paiement de notre salaire", explique cet instituteur de 24 ans, qui gagne 9 000 pesos [130 euros] par mois. 
"Nous allons nous faire une belle salle de classe."

Il enseigne actuellement dans un étroit corridor surmonté d'un minuscule toit et dépourvu de fenêtres, où s'entassent 62 enfants de 8 à 12 ans et qui est inondé pendant la mousson. "Quand il pleut, je dois faire cours avec les pieds dans l'eau, raconte l'instituteur. Quand les cahiers tombent par terre, ils sont fichus." 

Comme il enseigne dans un quartier pauvre, il lui arrive d'acheter des cahiers pour ses élèves. 
"Pour chaque interrogation écrite, je leur offre une feuille de papier."


Autre illustration dans une High School de Bulacan qui se fait envahir par la marée toutes les deux semaines:



 Retrouvez l’article complet du Courrier International ici :



http://www.courrierinternational.com/article/2009/09/07/des-ecoles-qui-laissent-sans-voix

L’école aux Philippines



Aux Philippines, l'école est obligatoire jusqu'à 12 ans
En principe gratuite, les différentes contributions, uniforme et fournitures, coûtent très cher et limitent son accès
L'année scolaire se divise en deux semestres : de juin à octobre et de novembre à mars. Le cursus est partagé en 3 parties :
La maternelle : pour les 4-6 ans
L'école primaire pour les 6-11 ans (6 classes)
L'école secondaire pour les 12-16 (4 classes)- high school

Les répartition des niveaux est la même que dans le système anglo-saxon. Voici la correspondance avec le système français :

âge des enfants
niveau français
niveau philippin (depuis 2011)
5
Grande Section
Kindergarten
6
CP
Ecole élémentaire
grade I
Elementary school
7
CE1
grade II
8
CE2
grade III
9
CM1
grade IV
10
CM2
grade V
11
6ème
Collège
grade VI
12
5ème
HS year 1
Junior
High School
13
4ème
HS year 2
14
3ème
HS year 3
15
2nde
Lycée
HS year 4
16
1ère
HS year 5
Senior High School
17
Terminale
HS year 6
 

A l'école primaire, les élèves sont proches de 50 par classe, quel que soit le niveau. 
Le local a la même taille taille qu’une classe française, mais avec le double d’élèves ! 
Les enfants ne travaillent pas sur des tables, mais avec leur chaise qui a un accoudoir élargi.


Comme il n’y a pas assez de locaux, il y a deux groupes d’élèves qui se succèdent dans la journée : la moitié des élèves a cours de 6h à 12h avec des profs, puis l’autre moitié a cours de 12h à 18h avec d’autre profs, dans le même local. Il y a 7 cours de 50 minutes, avec 20 minutes de « Recess »  (= « pause ») entre le 4ème cours et le 5ème.
Intéressant de noter que quand on pose cette question aux enfants des maisons : 
« What’s your favourite subject ? », la réponse la plus fréquente (et de loin!) est :  « Recess ! »
Au moins, ça leur fait un point commun avec les petits Français…


En grade I, les élèves n’ont qu’un seul prof, qui enseigne toutes les matières.
En grade II et III, les élèves ont 2 ou 3 professeurs.
En grade IV, une même classe a 4 professeurs différents. Un professeur enseigne en gros 2 matières, par exemple maths+sciences,  tagalog+english.

Chaque groupe-classe porte un nom de valeur : Honesty, Kindness, Fidelity, Cleanliness, Courage, Humility…
Pour les Grade 1 (CP), ce sont des noms de fleurs: section Rose, section Lily, Section Tulip,...
Pour les maternelles, c'est encore plus exotique: section Jasmine, section Snow White, section Sleeping Beauty, section  Cinderella, section Belle, section Ariel. 

Raté les mecs! Pas de "section Cars"!

D’une manière générale, La morale se retrouve partout. A l’image de la société philippine, la religion est souvent présente en filigrane. Il y a la valeur ou la morale du mois à copier et affichée un peu partout, les affiches sur tous les murs de la classe, on retrouve une morale en bas de chaque page des livres de sciences ou de mathématiques. Et encore, il s’agissait d’une école publique !

Il existe un grand nombre d’écoles privées, mais qui sont généralement trop chères pour les Philippins moyens.
Sans y avoir mis les pieds, on peut facilement imaginer que les conditions d’enseignement y sont toutes autres.
Que l’école soit publique ou privée, les élèves viennent à l’école en uniforme.

Voici comment se réalise (officiellement) le passage d’un niveau au niveau supérieur :
Récitations
(contrôle continu)
Quizzes
(contrôle continu)
Contrôles
(contrôle terminal)
Assiduité
20% de la note
25%
40%
5%

L’élève obtient ainsi une note sur 100.
S’il obtient au minimum 75/100, il passe au niveau supérieur.
S’il obtient 74 ou moins, il reste au même niveau. Si l’année suivante, il obtient toujours moins de 75, il va encore rester au même niveau. Il n’y a pas limite.

Et alors, qu’en est-il d’un élève de 20 ans qui serait encore coincé au grade IV ???
Les élèves qui ont un certain nombre d’années de retard peuvent passer un examen spécial, l’ALS (Alternative Learning System), qui leur fait terminer les grades. 
Un enfant qui est dans ce cas repassera l’ALS autant de fois qu’il le faudra pour l’obtenir.
Une fois l’ALS obtenu, l'élève a la possibilité de poursuivre des études supérieures (et c'est nouveau!).

Et alors, la notation, me direz-vous, est-elle objective ?
Quasiment 8 élèves sur 10 obtiennent « pile poil » la note de 75/100 , ce qui peut laisser planer quelques doutes... Doutes confirmés car je l'ai constaté de mes propres yeux.

Il faut dire que les professeurs sont eux-mêmes évalués sur leurs résultats, donc ils sont insidieusement incités à "gonfler" les résultats de leurs élèves.
Il existe un examen national, à la fin de l’Elementary School, avec lequel on pourrait connaître le niveau réel de l’enfant … Sauf que, si les épreuves sont nationales, c'est chaque professeur qui corrige les copies de sa propre classe... 
Du coup, certains résultats sont parfois "étonnants"!

Ceci explique comment des élèves peuvent se retrouver en High School sans savoir lire.  
Il convient de rester vigilant quant au niveau de classe "officiel" de l'élève.
Il faut savoir que le taux officiel d'alphabétisation aux Philippines est de 95%...